Une lettre de la cellule spéciale de l’hôpital de Lamia – Giannis Michailidis (Grèce)

Le texte ci-dessous, traduit de l’anglais, a été écrit par l’anarchiste grec Giannis Michailidis il y a deux jours, le 11 juillet, au 51ème jour de sa grève de la faim. On pourra lire un bref résumé de son histoire ainsi que sa déclaration initiale d’annonce de grève la faim ici en français, et des nouvelles actualisées régulièrement de sa situation ici en anglais.

Hier, la date de la prochaine séance qui doit décider de sa possible libération a été fixée au 25 juillet.


Le scorpion est un insecte qui diffère peu de ses espèces ancestrales, qui ont été parmi les premiers animaux terrestres, il y a des centaines de millions d’années. Il a été observé que les individus de cette espèce, lorsqu’ils sont piégés au milieu des flammes sans échappatoire visible, font une chose remarquable : ils retournent leur aiguillon contre eux et se suicident ! Un comportement qui n’offre aucun avantage sur le plan de l’évolution, puisque, avec l’infime chance que le feu s’éteigne, les animaux survivants pourraient continuer à se reproduire. Un comportement qui contredit la théorie selon laquelle les insectes sont des robots biologiques car ils présentent des comportements standardisés.

La façon la plus simple dont je peux expliquer ce comportement est que l’évolution de la vie ne construit pas des robots, mais crée des systèmes neuronaux pour le traitement de l’information et la prise de décision. Des modèles comportementaux récurrents émergent du fonctionnement complexe de circuits neuronaux auto-organisés, qui, dans la plupart des cas, favorisent effectivement un potentiel reproductif maximal. Ainsi donc, ces minuscules systèmes nerveux dotés de plusieurs ordres de grandeur de synapses neuronales de moins que notre cerveau produisent un comportement qui trahit les preuves de leur fonctionnement interne :

  1. Ces animaux ressentent la douleur, c’est-à-dire la douleur comme un stimulus que l’animal tente d’éliminer.
  2. Ces animaux ressentent la peur, c’est-à-dire la peur comme une projection mentale interne d’une situation future.
  3. Ils savent qu’ils possèdent un outil meurtrier avec lequel ils tuent leurs proies et se défendent de leurs prédateurs : le dard.
  4. Ils associent la sensation de douleur à leur corps lorsqu’ils pointent le dard sur eux.
  5. L’association de la douleur à la conscience de soi, puisque la douleur est une forme élémentaire d’état mental, et que la conscience est pensée sur pensée, constitue une forme primitive de conscience. La douleur est donc, en un sens, consciente.

Puisque l’anthropocentrisme de la majorité de notre société attribue les attributs mentaux ci-dessus exclusivement aux humains, on m’accusera probablement d’anthropomorphisme (vous me direz, de tout ce dont on vous a accusé, est-ce que ça vous a dérangé ?). Cependant, je n’attribue pas aux scorpions des caractéristiques qui ne sont pas déduites de leur comportement, comme la pensée rationnelle. Il est encourageant de constater que des recherches neuroscientifiques plus récentes suggèrent que l’architecture des circuits neuronaux associés à la fonction de conscience chez l’humain et les autres mammifères est détectable même dans le cerveau des insectes.

Quel est le rapport avec la situation actuelle ? Quelques centaines de millions d’années après l’apparition des scorpions, un être a marché sur la terre et a construit des structures de captivité permanentes pour les autres êtres vivants, y compris pour sa propre espèce : des cages et des gardiens.

De nombreux animaux intelligents en captivité cessent de manger et sont poussés à la mort (par exemple, parmi les dauphins capturés, peu survivent). D’innombrables personnes en captivité (depuis si longtemps que les origines en ont été oubliées), ont fait des grèves de la faim dans les prisons pour gagner leur liberté ou leur dignité. C’est l’équivalent d’un auto-centrage de la part d’êtres suffisamment intelligents pour tenter de trouver une issue à l’impasse. C’est pourquoi, de nos jours, la grève de la faim est internationalement reconnue comme un moyen de lutte historiquement puissant, notamment pour les prisonnièr·e·s.

Dans les circonstances grecques (où même la junte des colonels a reculé devant les grèves de la faim), les juges et procureurs modernes sont habités par une perspective différente. La majorité d’entre eux sont animés par des vues ultra-conservatrices et, après avoir causé une douleur indicible à des dizaines de milliers de prisonnièr·e·s qui ont été privé·e·s de leur liberté à long terme, ils travaillent pour une industrie de la torture retranchée derrière des mensonges évidents tels que le correctionnalisme. Comme des ouvriers d’abattoir, ou comme des pilotes de chasse bombardant les villes ennemies, ils ont tué en eux toute trace d’empathie et peuvent prendre leur déjeuner en se convainquant qu’ils font quelque chose d’utile. C’est pourquoi ils considèrent la grève de la faim comme un moyen de contester leur omnipotence et font preuve d’une tolérance zéro.

Comment interpréter autrement ce que les juges et les procureurs écrivent, jusqu’au 46ème jour de ma grève de la faim, lorsque la proposition du procureur de la cour d’appel pour ma libération a été émise ?

J’ai auparavant subi deux séances lors desquelles j’ai été jugé pour ce que les juges pensent que je ferai et j’ai été gardé en détention parce que je « risquais de commettre d’autres infractions ». Lors de la seconde, même eux ne m’ont pas posé une seule question, pas même sur les faits et ils ont juste émis une décision prédéterminée après 40 jours (dont 30 déjà en grève de la faim). Sans même une justification, il leur a fallu 40 jours pour écrire « conformément à la proposition du procureur, pour éviter toute répétition inutile ». J’ai été traité avec une indifférence provocante.

Face à cette misère, j’ai entamé une grève de la faim. Et dans l’annonce de son commencement, j’ai énuméré à la fois les actes arbitraires à mon encontre et les nombreux exemples où les juges ont ouvert grand les portes lorsqu’il s’agissait des enfants du système (flics – assassins, gardiens de prison – tortionnaires, fascistes, grands capitalistes).

Pendant ce temps, au milieu de ma grève, le tueur d’Alexandros, l’un des tueurs de Zack qui a passé autant de jours en prison que moi de jours en grève de la faim, et le violeur Filippidis ont été libérés par anticipation au motif improbable que les victimes potentielles ne risquent rien car il est maintenant connu pour ses actes et qu’elles l’éviteront. Et moi qui ai accompli les 3/5 de ma peine il y a 7 mois, « je n’ai pas encore été réhabilité car il ne s’est pas écoulé assez de temps » selon le raisonnement du ministère public ! Des meurtriers impénitents profitent de ce pour quoi je me suis battu pendant 50 jours au péril de ma vie, de ce à quoi j’ai droit depuis 7 mois, la liberté.

Le meurtre du chimpanzé qui s’est échappé de la prison pour animaux sauvages de Jean-Jacques Leshwar n’a apparemment aucun rapport avec cette affaire, mais il est pourtant pertinent. Je me demande si la « justice » grecque s’occupera d’un tueur en série et tortionnaire d’animaux sauvages ? Trop d’argent…

Quoi qu’il en soit, en ce moment, mon propre dard a déjà percé mon corps et répand du poison détruisant ses organes vitaux, probablement de manière irréversible. Mais il percera inévitablement, ne serait-ce que temporairement, l’ordre meurtrier qui soutient ce système d’asservissement et d’exploitation généralisée de la nature (humaine et autre)…

LA SEULE LUTTE PERDUE EST CELLE QUI N’EST JAMAIS MENÉE

LA LIBERTÉ OU LA MORT

11/7/2022,

Giannis Michailidis

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Lettre d’Ivan, « La solidarité c’est l’attaque ! »

Lettre d’Ivan depuis la maison d’arrêt de Villepinte. Il est en détention provisoire pour des incendis de voitures souvent revendiqués en solidarité avec des prisonnière.e.s anarchistes.

Il y a quelques jours, un message de soutien lui était envoyé depuis Bure.


15 . VI . 2022

Je m’appelle Ivan, je suis anarchiste.

J’ai été arrêté par la SDAT [sous-direction anti terroriste] samedi 11 juin, vers 3h30, pas loin de chez moi, alors que je rentrais.

Je suis inculpé de six incendies de véhicules qui ont eu lieu à Paris et Montreuil entre janvier et juin, souvent revendiqués en solidarité avec des prisonnière.e.s anarchistes (la dernière, la voiture d’une ambassade a été incendiée le soir de mon interpellation, dans le 17ème).

Pendant des mois, les flics ont mis en place des filature, des écoutes téléphoniques, ils ont installé une caméra dans l’entrée de mon immeuble, ils ont intercepté mon courrier (notamment les lettres des compas en prison) et regardé mon compte en banque.

Une autre personne (on se connaît seulement de vue mais il a toute mon estime) a été suivie, écoutée, etc. , aussi mais pas mis en cause. Courage, mon vieux !

L’enquête de la SDAT a commencé en février 2022 sur ordre de la procureure Laure-Anne Boulanger, du parquet de Bobigny.

Ils ont aussi sortis des tiroirs une autre enquête, classée, qui avait été menée par d’autres flics, sur une cinquantaine d’incendies de véhicules, revendiqués par les anarchistes, à Paris et environs, entre juin 2017 et 2021. La SDAT a « réunié les deux enquêtes, mais la juge d’instruction (Stéphanie Lahaye du tribunal de Bobigny) a retenu seulement les six dernières actions. Pour les autres, je suis « témoin assisté ».

En plus de « destruction par moyen dangereux », il y a aussi les accusations de mise en danger de la vie d’autrui, le refus de signalétique (photos, ADN, empreintes, ils ne me les ont pas prises de force, malgré les menaces), le refus de donner les clefs de chiffrement de mes ordinateurs et les mots de passe des téléphones.

En ce moment, je suis en détention préventive à la Maison d’Arrêt de Villepinte. Je suis en forme, je vais bien même si mes proches me manquent beaucoup.

Normal, c’est la taule, et il faut la mettre en compte, quand on est ennemi de cette société.

Le retour de promenade est le moment le plus dur, ici. C’est quand la porte se ferme jusqu’au lendemain. Mais je me tourne vers la fenêtre et regarde dehors. Là-bas, quelque part, des compas continuent à se battre. Rien n’est fini.

Dès que j’aurai d’autres informations sur cette affaire, j’en écrirai plus (je n’ai pas beaucoup d’autres choses à faire!).

Mes pensées vont aux anarchistes en prison, partout dans le monde : à Damien (en taule à Draguignan), à Alfredo, à Anna, à Juan, à Toby, à Giannis Michailidis en grève de la faim… et à vous tou.te.s, là dehors !

La solidarité c’est l’attaque !

Vive l’anarchie !

Ivan

Note : Ivan a laissé son nom et n° d’écrou pour qu’on puisse lui écrire en solidarité, voir dans l’image ci-dessus.

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11 juin 2022 : Journée internationale de solidarité avec Marius Mason et tou.te.s les prisonnièr.e.s anarchistes de longues peines

Ci-dessous, nous publions la traduction en français d’une déclaration publiée initialement sur june11.noblogs.org. Les notes de traduction, précédées par « NdT », sont de l’Anarchist Bure Cross.


Alors que le temps passe et que les saisons changent, nous approchons une fois de plus de la Journée internationale de solidarité avec Marius Mason et tou.te.s les prisonnièr.e.s anarchistes de longues peines. Une autre année s’est écoulée, et beaucoup de nos chèr.e.s camarades restent captives de l’État, soumis.es à son emprise quotidienne, à l’isolement et à la brutalité. Le 11 juin est le moment d’arrêter la course effrénée de nos vies et de nous souvenir.

Nous souvenir de nos camarades emprisonné.e.s. Nous souvenir de nos propres histoires de révolte. Nous souvenir de la flamme – parfois vacillante, parfois ardente – de l’anarchisme.

NOUS SOMMES TOUTES DES PRISONNIÈR.E.S POTENTIEL.LE.S

Avec le 11 juin, nous souhaitons approfondir une critique de la prison qui remet en question la distinction entre prisonnier et soutien. Pour nous, ces différences sont conditionnelles : en tant qu’anarchistes, nous nous considérons comme des prisonnièr.e.s potentiel.le.s. Certain.e.s d’entre nous l’ont été, certain.e.s d’entre nous le seront. C’est la base de notre solidarité – nous nous reconnaissons dans le sort de celleux qui sont en prison.

Le continuum entre prisonnier et soutien est clair si l’on se réfère aux exemples de camarades emprisonné.e.s ou anciennement emprisonné.e.s : l’activité de Marius Mason au sein de l’Anarchist Black Cross, la libération d’un prisonnier anarchiste par Bill Dunne, la tentative de Pola Roupa de faire s’évader des prisonniers anarchistes par hélicoptère, les actions de Claudio Lavazza pour libérer des prisonniers. Les liens s’approfondissent quand on sait que de nombreu.se.x prisonnièr.e.s anarchistes sont enfermé.e.s pour avoir attaqué les institutions carcérales, judiciaires et policières ; et que d’autres liens existent avec les soulèvements de prisonnièr.e.s, de la Californie et de l’Alabama à la Grèce et à l’Italie.

LA SOLIDARITÉ SIGNIFIE…

Nous avons toujours dit que « la solidarité c’est l’attaque », mais nous devons reconnaître que les slogans ne permettent pas d’avancer dans nos luttes. Si l’ « attaque » se limite à un ensemble restrictif d’activités, nous nous coupons d’une vision plus large de la lutte anarchiste. Si nous allons au-delà de la simple répétition d’actions fétichisées, quelles possibilités s’ouvrent à nous ? La solidarité c’est l’attaque, oui, mais qu’est-ce que c’est d’autre ?

Dans cette optique, nous aimerions faire une suggestion : au lieu de faire ce que vous faites d’habitude pour le 11 juin, essayez quelque chose de nouveau. Si vous avez l’habitude d’offrir une aide matérielle aux prisonnièr.e.s, lancez-vous dans une action contre un tentacule du système carcéral dans votre ville. Si vous avez l’habitude de sortir dans la nuit pour attaquer, essayez de faire quelque chose pour soutenir directement un.e prisonnièr.e anarchiste. Le but n’est pas de renforcer la fausse dichotomie entre l’action directe et le travail de soin, mais de remettre en question nos rôles figés. En essayant de nouvelles choses, nous remarquerons peut-être que les murs qui séparent le soutien dévoué.e de la saboteureuse dévoué.e ont toujours été illusoires, que notre imagination est plus vaste que nous le pensions, et que nous sommes individuellement et collectivement capables de plus que ce que nous croyons.

Au cœur de notre vision de la solidarité se trouve le maintien des liens qui nous relient à nos compagnon.ne.s derrière les barreaux. Nous devons maintenir en vie les projets, les combats et les mouvements auxquels iels ont sacrifié tant d’elleux-mêmes. Nos liens avec les prisonnièr.e.s anarchistes partent d’un point commun : nous partageons le désir de transformer directement le monde dans une direction libératoire et égalitaire. Ainsi, notre solidarité devrait prendre racine dans l’intégration des prisonnièr.e.s dans nos projets et dans notre investissement dans les leurs. Nous voulons que les anarchistes libéré.e.s sortent dans un monde de débats, de collaborations et d’actions vibrantes ; et nous voulons favoriser cela autant que possible derrière les murs de la prison également. Cela peut être aussi simple que d’envoyer des nouvelles des luttes locales à un.e prisonnièr.e ou d’imprimer des déclarations de prisonnièr.e.s à partager lors d’événements. Comme pour tout aspect de la solidarité, nous ne sommes limité.e.s que par notre imagination et notre engagement.

Si nous devons soutenir les luttes en prison lorsqu’elles ont lieu, nous devons veiller à ne pas faire peser sur les seul.e.s prisonnièr.e.s la charge de la lutte contre le système carcéral. Celleux qui sont en prison – dans des conditions de contrôle, de surveillance et de restriction extrêmes – sont à bien des égards les moins à même de mener activement des batailles gagnables contre les institutions carcérales. Celleux d’entre nous qui vivent dans une liberté relative ont la possibilité de réfléchir stratégiquement aux actions et aux points de lutte qui auraient l’impact le plus positif sur la vie des personnes en prison et qui contribueraient le plus à démanteler le système carcéral. Comme la prison est inexorablement liée à de nombreuses entreprises et institutions d’État, les ennemis sont partout : où pouvons-nous gagner ?

Soutenir les prisonnièr.e.s est également un moyen de faire converger différentes luttes, comme nous l’ont appris les dernières décennies. De la Black Liberation Army à l’Earth Liberation Front, en passant par les résistant.e.s aux grand juries [NdT: le grand jury est une institution judiciaire États-Unienne qui peut notamment forcer des personnes à témoigner, sous peine d’emprisonnement en cas de refus], les inculpé.e.s des révoltes anti-police et les défenseur.euse.s de la terre et de l’eau [NdT: en anglais water and land protectors, activistes issu.e.s de communautés autochtones d’Amérique du Nord], toutes les luttes de libération mèneront nécessairement à la répression et à l’emprisonnement par l’État. En construisant une infrastructure et une culture de soutien, en faisant de la prison un isolement et un éloignement moins complets, nous renforçons tous les aspects de la contestation de cette société. Et aussi nous nous retrouvons, nous apprenons les un.e.s des autres, nous nous enrichissons mutuellement.

MISES À JOUR SUR LES PRISONNIÈR.E.S

Marius Mason a obtenu son transfert, longtemps réclamé, dans une prison pour hommes, devenant ainsi sans doute le premier homme trans à obtenir un tel transfert dans le système pénitentiaire fédéral.

Les administrateurs des prisons italiennes ont commencé à censurer les correspondances d’Alfredo Cospito en octobre. Les autorités l’ont accusé d’incitation à commettre des crimes, citant ses écrits dans le journal anarchiste Vetriolo. Cette répression s’inscrit dans le cadre de l’opération Sibilla, au cours de laquelle la police italienne a effectué des descentes dans de nombreux espaces anarchistes et fermé des sites Internet en lien avec Vetriolo pour empêcher la publication et la diffusion de ses idées subversives.

Claudio Lavazza a reçu un rallongement de cinq ans à sa peine de vingt-cinq ans. Ses avocats tentent d’obtenir une libération conditionnelle anticipée.

Eric King est passé devant un tribunal fédéral pour des accusations liées à une situation dans laquelle il a été attaqué et torturé par le personnel de la prison en 2018. Le jury l’a déclaré non coupable et son équipe juridique dépose maintenant une plainte contre l’administration pénitentiaire. À l’heure où nous écrivons ces lignes, Eric est en cours de transfert et reste la cible d’un système pénitentiaire rancunier.

Michael Kimble a été agressé par un agent pénitentiaire en juin, puis placé à l’isolement avant d’être transféré. La libération conditionnelle lui a de nouveau été refusée, les raisons invoquées étant des avertissements disciplinaires pour refus de travailler et une altercation avec un agent pénitentiaire.

Sean Swain s’est également vu refuser la libération conditionnelle, ce qui, selon lui, constitue des représailles de la part du personnel pénitentiaire en raison des commentaires qu’il a faits et des poursuites civiles qu’il a engagées contre eux. Il a depuis été transféré de Virginie à l’Ohio State Penitentiary à Youngstown, dans l’Ohio. Ses soutiens pensent qu’il sera bientôt à nouveau transféré.

De plus en plus d’inculpé.e.s des révoltes de 2020 [NdT: aux États-Unis] sont condamné.e.s, certain.e.s ont été libéré.e.s et d’autres vont purger leur peine. Certain.e.s sont toujours en attente de jugement et risquent de longues peines. Les effets de cette répression se feront encore sentir pendant de nombreuses années. Puisse la qualité de notre soutien à ces inculpé.e.s nous rendre plus fort.e.s que nous ne l’étions auparavant.

Au Chili, l’anarchiste Joaquín García a été transféré avec plusieurs prisonniers subversifs à la prison de haute sécurité de Rancagua en juin dernier. En octobre, il a été attaqué avec 20 autres prisonniers par une cinquantaine de gardiens, après quoi il a été placé en isolement pendant 24 heures. Cette agression faisait suite à leur déclaration de solidarité avec Pablo « Oso » Bahamondes Ortiz, qui était accusé de transport d’armes et d’explosifs et a été condamné à 15 ans de prison. Francisco Solar, un autre anarchiste enfermé à Rancagua, a été hospitalisé l’automne dernier en raison de la progression d’un diabète non diagnostiqué. Accusé de multiples attentats à la bombe avec Mónica Cabellero, après que son ADN ait été subrepticement prélevé lors d’une arrestation pour graffitis, il est en détention préventive depuis juillet 2020. En décembre 2021, il a reconnu sa responsabilité dans des explosions visant des bâtiments de l’institution policière, en solidarité avec les révoltes qui ont commencé en 2019 et les personnes blessées et assassinées par la police, car « personne ni rien n’est oublié ». Quelques jours plus tard, Mónica s’est battue avec un autre prisonnier, ce que sa famille a qualifié de provocation montée par la prison. Au moment où nous écrivons ces lignes, aucune information n’est encore disponible sur la condamnation ou la date de libération de ces deux anarchistes.

Sergey Romanov, Igor Olinevich, Dzmitry Rezanovich et Dzmitry Dubovski ont été condamnés au début de l’année à 18-20 ans chacun pour des actions directes contre des cibles du gouvernement biélorusse après une incarcération préventive depuis 2019. Après la condamnation, il a été révélé qu’ils ont été torturés par des gardes, ce qui a entraîné des aveux. L’anarchisme étant criminalisé sous la dictature en cours, au moins deux autres groupes risquent plusieurs années chacun pour leur dissidence.

Les autorités russes ont condamné l’anarchiste Nikita Uvarov, un adolescent, à cinq ans de prison pour avoir conspiré en vue de faire sauter une représentation virtuelle d’un bâtiment du Service fédéral de sécurité de la fédération de Russie dans Minecraft (oui, le jeu vidéo) et avoir fabriqué de petits feux d’artifice. Deux de ses camarades ont reçu des peines avec sursis pour leurs crimes présumés à l’âge de 14 ans. L’ABC de Moscou a signalé que la répression a augmenté (bien qu’il n’y ait pas de nouvelles procédures contre les anarchistes et les antifascistes là-bas) et iels ont commencé à réorienter des ressources vers des efforts humanitaires alors que la Russie poursuit son invasion meurtrière de l’Ukraine.

L’Anarchist Black Cross de Dresde s’est également réorientée vers le soutien aux personnes qui se battent en Ukraine ou qui fuient ce pays. Cette réorientation de leur soutien signifie qu’iels aident à financer des forces de solidarité comme « The Black Headquarter » qui a rassemblé des volontaires pour s’opposer aux forces russes et aussi pour tenter de créer un espace autonome en opposition à l’État ukrainien. Sous la bannière du drapeau noir, les anarchistes et les anti-autoritaires d’Europe de l’Est s’unissent contre les concepts de guerre et de paix des États-Nations. Il convient de noter que des sections de l’Anarchist Black Cross ont été créées en Ukraine en 1918 en tant qu’auxiliaires de la Black Army [NdT: aussi appelée Makhnovchtchina] qui combattait autant les forces soviétiques que tsaristes envahissant depuis la Russie.

En Angleterre, Toby Shone a été condamné à près de quatre ans d’emprisonnement pour détention de stupéfiants (lors de perquisitions coordonnées contre des espaces anarchistes collectifs) après que les accusations de terrorisme qui pesaient contre lui n’aient pas été retenues – il était accusé d’assurer la gestion du site de contre-information 325. Bien que le gouvernement n’ait pas réussi à lui reprocher ni l’appartenance au collectif 325, à la Fédération Anarchiste Informelle/Front Révolutionnaire International, à l’Earth et à l’Animal Liberation Front, ni la participation à des incendies criminels ou à des écrits en lien avec ces organisations, il doit quand même encore se battre contre un Serious Organised Crime Prevention Order qui le soumettrait à une assignation à résidence de cinq ans sous haute surveillance, illustrant l’évolution des pratiques d’incarcération par un appareil d’État de plus en plus numérisé.

EN AVANT

L’expansion de la détention et de la surveillance à domicile n’est pas nouvelle, mais elle continue de croître, à mesure que la société carcérale envahit davantage le quotidien grâce aux avancées technologiques. La guerre, elle aussi, devient de plus en plus numérique, des frappes de drones au piratage informatique, tandis que les meurtres approuvés par les gouvernements se poursuivent. Nous manquons peut-être de détails sur les anarchistes frappé.e.s ou emprisonné.e.s dans leur quête de liberté dans les luttes en cours au Soudan, en Afghanistan et en Syrie, mais iels font vibrer nos pensées et nos actions. Tandis que l’État persiste dans sa perfidie punitive, tuant et emprisonnant, nous trouvons un terrain d’entente avec celleux qui luttent dans un effort pour accroître notre pouvoir et déstabiliser ceux qui cherchent à nous contrôler – portant les mort.e.s et les emprisonné.e.s avec nous dans nos relations avec elleux et à travers un conflit permanent avec l’existant.

Pour des idées d’activités potentielles, consultez notre blog qui contient des années d’archives de communiqués. Celleux qui cherchent des documents à imprimer et à partager les trouveront sur la page Ressources. Et, le plus important : une liste de prisonnièr.e.s anarchistes à qui écrire.

Nous attendons avec impatience les événements, actions, déclarations et autres contributions au 11 juin de cette année.

Pour l’anarchie !

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Entretien de M.&M. enfermées dans des prisons pour femmes

Nous partageons un entretien radio qui a été réalisé par Grrradio avec 2 personnes enfermées dans des prisons pour femmes en France pendant 12 ans :

Pour l’écouter, le télécharger, le diffuser : https://archive.org/details/entretien-m-et-m


A la mi-octobre 2020, nous sommes descendu.e.s à trois vers le Pays-Basque pour rencontrer Marina et Maïté, voir où ça allait nous mener dans notre envie de créer un support radio anti-carcéral et féministe.

Notre point de départ en allant voir ces deux personnes était de chercher en quoi la taule a pour rôle de contraindre des individu.e.s à rentrer dans le droit chemin et qu’est-ce qu’il y a de spécifique à ça quand on est perçue comme une femme avec toutes les attentes genrées qui vont avec. Qu’est ce qui se joue quand on transgresse à la fois les lois de l’état mais aussi les normes attribuées au genre féminin ? Car une « bonne » femme n’est pas censé avoir des pratiques illégales, encore moins qu’un homme. Une « bonne » femme doit avant tout s’occuper du foyer, prendre soin des autres, être douce et prudente. Une « bonne » femme n’est tout simplement pas censée se retrouver en prison.

On pense donc que l’institution prison va tenter de réassigner les personnes au genre féminin attendu, comme le fait l’école par exemple avec les petites filles. On a demandé à Marina et Maïté de raconter ce qu’elles en ont perçu pendant leurs années en prison. Elles sont toutes les deux des meufs cis blanches qui ont été accusées de collaboration et participation à l’ETA, organisation politique qui lutte depuis les années 50 pour la libération du pays basque. Elles ont passé une douzaine d’années dans différentes prisons pour femmes de l’état français, et un petit peu en Espagne à la fin. Elles sont sorties en 2019. En tant que prisonnière basque, elles ont eu un grand soutien de l’extérieur par le mouvement indépendantiste basque, ce qui a joué dans comment s’est passée leur incarcération en terme de ressources matérielles et psychologiques.

Ça fait du bien d’entendre ces témoignages parce qu’ils rappellent que si la logique de la taule est celle de la destruction, que la brutalité et la méchanceté de celleux qui y travaillent cherchent à broyer les gens, il y a des choses qui échappent à leur contrôle. Elles nous parlent de la joie, des amitiés, de la solidarité et des luttes qui continuent dans la taule, et ça fait chaud au cœur.

L’entretien dure 1h30. Les thèmes abordés vont être :

– la pression à être une bonne mère ou une bonne femme tout comme il faut

– le contrôle des corps et de la sexualité en prison

– le travail et les activités genrées

– être perçue comme violente en tant que meuf et la psychiatrisation

– la solidarité entre prisonnières et à l’extérieur

– la mise en concurrence entre elles

Enfin, dans l’entretien, y a beaucoup les termes de « femmes » et « hommes » qui reviennent. On préférerait parler des personnes qui se retrouvent enfermées dans des prisons dites pour femmes ou pour hommes. On veut dire par là que toutes les personnes dans ces taules ne se reconnaissent pas forcément dans la case qui leur est attribuée. Qu’il y a des meufs trans dans les prisons pour hommes et des gars trans dans les taules pour femmes. Et qu’il y a aussi des personnes qui ne se reconnaissent pas dans cette binarité homme / femme. Et c’est bien là une des violences de la prison : te réassigner à la norme.

Pour nous faire des retours sur l’émission : grrradio@riseup.net

D’autres ressources radio :

• Femme et taule (3 épisodes) – Dégenré-e : http://www.radiorageuses.net/spip.php?article54

• A l’ombre de la taule – On est pas des cadeaux : http://www.radiorageuses.net/spip.php?article385

• Pour elles toutes. Femmes contre la prison » : Interview de Gwenola Ricordeau (partie I) – Lilith, Martine et les Autres : http://www.radiorageuses.net/spip.php?article1113

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Emilio extradé en France

 

Publié sur passamontagna.info le 4 décembre

Emilio est un camarade italien de NO TAV qui a lutté contre les frontières en s’impliquant plus particulièrement dans les mobilisations à la frontière franco-italienne entre Briançon et Oulx.

Après une manifestation contre l’existence des frontières et contre l’expulsion du refuge autogéré d’Oulx, qui a eu lieu le 15 mai 2021, il est accusé de violences et de blessures aggravées à l’encontre d’un agent public, sur ce qu’ils disaient être un territoire français.


Emilio a été extradé en France hier. Il a été transféré à Gap pour l’audition/interrogatoire et a été emmené à la prison d’Aix-Luynes (Aix-En-Provence) pour une détention provisoire, dans l’attente du procès.
Ils avaient déjà clairement décidé de ne pas lui accorder de mesure alternative. Une punition de plus.
L’avocat est en train d’étudier les possibilités d’appel.
Le numéro d’écrou (code d’identification) nécessaire pour écrire aux détenus dans les prisons françaises sera connu lundi. En attendant -théoriquement- jusqu’à lundi on peut écrire directement à son nom. Les télégrammes ne peuvent pas être envoyés dans les prisons françaises.
Ils ont décidé de l’éloigner du Val de Suse, de la frontière, de Gap, de Briançon, de l’éloigner de ses proches et de la forte solidarité présente sur ce territoire. Comme ils l’ont fait à l’époque avec Eleonora, Théo et Bastien, arrêtés pour aide à l’immigration clandestine dans la journée du 22 avril 2018 et transférés de Gap à Marseille pour « raisons de sécurité » après l’appel à une manifestation sous la prison. Mais ils ont tort.
Emilio a toujours été aux côtés des exploités et de ceux qui souffrent des mille injustices de ce monde.
Il s’est toujours battu pour un monde plus juste. C’est pourquoi il a été arrêté.
Nous ne le laisserons pas seul ! Mises à jour et initiatives bientôt. Même sous cette prison !
En attendant, aujourd’hui, jour de l’ouverture des remontées mécaniques de Claviere et Monginevro, quelques solidalx sont bien présents à la frontière pour rappeler qui sont les vrais responsables de la chasse à l’homme permanente sur ces pistes.
La véritable violence est celle de l’État et de ses gardes, qui, de la Libye à la Pologne, de la Méditerranée aux Alpes, continuent de rejeter et de réprimer à chaque frontière européenne.
EMILIO LIBRE !


Ne le laissons pas seul ! Pour lui écrire :

Emilio Scalzo
Maison d’arrêt d’Aix Luynes
70 route des Châteaux du Mont Robert
CS 20600
13595 AIX EN PROVENCE CEDEX 3.

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Opération Sibilla : communiqué de solidarité depuis Bure

Une nouvelle opération répressive, nommée « Sibilla », vise des anarchistes en Italie.

A l’aube du 11 novembre, il y a eu de nombreuses perquisitions dans différentes villes (Cagliari, Cosenza, Cremona, Gênes, Lecce, Massa, Perugia, Rome, Taranto, Spoleto et Viterbo) et 6 compagnon-ne-s se sont vu notifier des ordonnances de surveillance judiciaire. Alfredo Cospito, déjà emprisonné à Terni, a fait l’objet d’une mesure de détention préventive (sic!). Michele, compagnon de Spoleto, a été assigné à domicile avec bracelet électronique. Quatre autres compagnon-ne-s sont soumis-es à différentes formes de contrôle judiciaire (interdiction de sortir de la commune de leur domicile, obligation de pointer au commissariat trois fois par semaine).

Les compagnon-ne-s sont inculpé-e-s en vertu du délit prévu par l’article 270 bis (association avec finalité de terrorisme et subversion de l’ordre démocratique), à cause de la conception, de l’impression et la diffusion, aussi par des moyens numériques et informatiques, du journal anarchiste Vetriolo, ainsi que pour des tags sur des murs au contenu considéré comme outrage et incitation, en plus d’un cas de dégradations d’un bien appartenant à autrui. De plus, iels sont inculpé-es en vertu de l’art. 414 (provocation aux crimes et délits), pour la rédaction et la diffusion de communiqués au contenu incitant à la perpétration de délits contre la personnalité de l’État, avec finalité de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique.

En plus de cela, deux sites internet de contre-information sont visés : roundrobin.info et malacoda.noblogs.org qui sont considérés comme une circonstance aggravante du délit de provocation aux crimes et délits (par le moyen d’un instrument numérique).

Depuis Bure, nous voulons exprimer toute notre solidarité et notre soutien aux inculpé-e-s de l’opération Sibilla et aussi à celleux des autres opérations répressives à l’encontre des anarchistes en Italie : opérations Lince, Scintilla, Renata, Prometeo, Scripta Manent.

Ces opérations nous rappellent les enquêtes pour associations de malfaiteurs et anti-terroristes qui touchent le milieu anarchiste français depuis quelques années. En juin dernier, le procès pour association de malfaiteurs à Bure a eu lieu, après plusieurs années de contrôle judiciaire où figuraient, selon les inculpé-e-s, l’interdiction d’entrer en contact avec d’autres inculpé-e-s, de se rendre dans les départements autour de Bure, de quitter la France, l’obligation de pointer, etc. Dans un climat de surveillance et de répression, l’objectif affiché de l’État était d’anéantir la résistance anti-nucléaire en prenant pour cible la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets radioactifs à Bure.

En mars 2020, une semaine anti-carcérale a été organisée à l’Ancienne Gare de Luméville, près de Bure, avec l’envie de créer des liens internationaux. Pendant la semaine, ont eu lieu de nombreuses discussions autour des opérations répressives, des frontières, des prisons, de la cavale et d’autres réflexions autour du système punitif. Ces discussions étaient animées par des intervenant-e-s de différents pays et accompagnées d’un système de traduction pour faciliter les échanges. Des ateliers d’écriture à des prisonnier-e-s ont été proposés afin de briser l’isolement.

Aussi, en amont, des personnes incarcérées avaient été sollicitées individuellement pour participer à cette semaine par le biais de l’écriture. Dans les contributions figurait celle d’Alfredo Cospito. La lettre portait sur les stratégies de luttes dans les mouvements anti-nucléaires et anti-autoritaires. Il écrivait notamment que «lorsque l’un de nous se retrouve à l’intérieur, la meilleure façon de résister est de continuer les luttes pour lesquelles vous vous êtes retrouvés « enchaînés » et vous me donnez cette opportunité. ».

Dans l’opération Sibilla, Alfredo Cospito est inculpé du délit définit par l’article 414 pour cette lettre, et aussi pour un texte adressé à une assemblée anti-carcérale de juin 2019 à Bologne, et pour le livre-entretien « Quelle internationale ? ». L’État tente ainsi d’empêcher nos compas incarcéré-e-s de prendre part à la lutte en exprimant leurs convictions et idées anarchistes et renforce, toujours plus, l’isolement carcéral.

Depuis Bure, nous soutenons l’importance d’une solidarité internationale contre la répression qui s’abat sur nos compas. Contre toute autorité, partageons nos réflexions. Faisons-le à une échelle internationale. Partageons celles de nos compas incarcéré-e-s. La lutte ne s’arrête pas aux barreaux : déjouons la répression.

Solidarité avec le journal Vetriolo, avec les sites de RoundRobin et de Malacoda que l’État a tenté de censurer, solidarité avec Indymédia et les autres sites qui continuent de publier de la contre-information, malgré les perquisitions et la pression répressive.

Solidarité avec les inculpé-e-s de l’opération Sibilla et avec celleux des opérations Renata, Prometeo, Scintilla, Lince et Scripta Manent. Soutien à leur entourage.

Pour une solidarité internationale qui déjoue la répression et renforce nos moyens de lutte.

Quelques compas de Bure

 


Pour plus d’informations :

https://malacoda.noblogs.org/post/2021/11/14/la-sibilla-prevede-tempesta/

https://malacoda.noblogs.org/post/2021/11/23/comunicato-di-roundrobin-info-sulloperazione-repressiva-sibilla-dell11-novembre-it-en-fr/

https://attaque.noblogs.org/post/2021/11/12/italie-incitations/

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Boris sort de prison mais n’est pas tiré d’affaires

On republie ici un article publié hier sur Indymedia Lille.


L’audience du 20/09, qui devait porter sur l’appel de la condamnation à 4 ans de prison dont 2 fermes de Boris, toujours en coma artificiel, n’a pu avoir lieu en raison de l’état de santé toujours critique de notre compagnon.

Les juges ont décidé de le « remettre en liberté » sans contrôle judiciaire, et de reporter son procès sine die.

Si l’on ne peut que se réjouir dans l’immédiat qu’il ne soit plus sous la main de l’administration pénitentiaire, il n’en a malheureusement pas fini avec la justice, vu que la fin de sa peine comme son procès en appel ne sont que suspendus.

Les mots et les actes qui se multiplient en solidarité avec Boris font exister le désir de vivre hors de toute autorité.

Des anarchistes complices et solidaires,
Le 28 septembre 2021

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Solidarité avec Boris

Quelques jours avant le début du camp des Rayonnantes, nous, anti-nucléaires en tous genres, envoyons toute notre solidarité à Boris, emprisonné à Nancy-Maxéville depuis septembre 2020.

Boris a été emprisonné dans le cadre de la répression contre la vague d’incendies d’antennes-relais, plus particulièrement celles du Mont Poupet, que Boris a revendiqué. Vous pouvez lire sa déclaration ici.
Il y a quelques jours, un feu s’est déclenché dans la cellule de Boris et il a été transféré à l’hôpital de Metz. Vous pouvez trouver un communiqué sur sa situation ici.
Vous pouvez aussi trouver plus d’informations sur la procédure ici.

Nos luttes contre ce monde énergivore, qui tend à la commercialisation et l’artificialisation du monde, de Cigéo aux antennes-relais, sont les mêmes. Nos luttes pour la liberté et l’autonomie se dressent contre toutes les taules.

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Nancy/Metz : Boris dans le coma

On avait déjà parlé de la situation de Boris dans un précédent article sur notre site. On ne voudrait pas parler à sa place, et on vous invite donc à lire un texte qu’il a écrit il y a deux mois : Pourquoi j’ai cramé les deux antennes du Mont Poupet. On republie ici un article publié hier sur Indymedia Lille.


Notre compagnon Boris, incarcéré à la taule Nancy-Maxéville depuis septembre 2020 pour l’incendie de deux antennes-relais dans le Jura pendant le confinement, est actuellement plongé en coma artificiel au service des grands brulés de l’hôpital de Metz. Le feu aurait pris vers 6h30 dans la cellule samedi 7 août.

La seule certitude est que la prison est un système de torture institutionnalisée, et que l’État -de la police à la justice jusqu’à la prison-, est directement responsable de cette situation.

Que la tristesse se transforme en rage contre toute autorité…

Des ami-e-s, complices et compagnon-ne-s de Boris,
8 août 2021

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Solidarité avec Abtin Parsa et les anarchistes d’Iran

Note de l’Anarchist Bure Cross : dans cet article, on relaie (trop tard) l’appel pour une semaine de solidarité (12-19 Juillet 2021) avec l’anarchiste Abtin Parsa, publié par la Federation of Anarchism Era. On relaie aussi un texte d’Abtin Parsa publié le 8 Juillet 2021 sur sa situation actuelle. Enfin, on relaie une série d’articles d’Abtin Parsa de 2018 à propos des expériences de torture et d’emprisonnement des anarchistes en Iran.

Vous pouvez trouver plus de nouvelles de la Federation of Anarchism Era sur :

  • Leur site web asranarshism.com. Il ne semble pas être accessible par Tor au moment d’écrire cet article – si vous utilisez Tor, vous pouvez passer par un proxy web gratuit pour y accéder.
  • Leur compte Twitter @asranarshism, qui diffuse actuellement des informations sur les soulèvements et émeutes en cours en Iran et la répression très dure qui a lieu dans la rue.

Cet article est également disponible en anglais.


Appel international pour une semaine de solidarité avec Abtin Parsa (12-19 Juillet 2021)

Publié initialement sur https://asranarshism.com/1400/04/18/international-call-for-a-week-of-solidarity-with-the-anarchist-abtin-parsa-12th-19th-of-july-2021

L’anarchiste Abtin Parsa est un ancien prisonnier politique iranien athée emprisonné par le régime islamique pendant un an et demi en 2014. Abtin Parsa, âgé de 16 ans à l’époque, a été arrêté par l’IRGC [1] pour un discours public anti-islamique et anti-étatique dans son lycée, « Shahid Chamran », dans la ville de Zarqan. Même après sa sortie de prison, Abtin a continué à subir des pressions et des contrôles par le régime islamique, ce qui l’a obligé à s’enfuir en Grèce en 2016.

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