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Le feu d’artifice du nouvel an monté en épingle par la presse bourgeoise
iaata / 6 janvier 2024
Chaque année, alors que le réveillon du nouvel an bat son plein et agite les chaumières, des compagnons démontrent leur solidarité avec toutes les personnes enfermées isolées et exclues de ces festivités par des feux d’artifice devant des lieux d’enfermement : CRA, centres pénitentiaires.
Il s’agit d’étoiler le ciel devant ces prisons pour exprimer aux enfermés qu’on ne les oublie pas pendant ces moments de « fête ». Quoi qu’en pensent les institutions répressives il nous apparaît important de témoigner notre solidarité, et nous continuerons quoi qu’il en coûte.
Cette année, les médias se sont saisis de l’arrestation de 12 compagnons suite à une tentative échouée de feux d’artifice devant le CRA de Vincennes. Certainement en accord avec la police, les médias évoquent des projets tous plus sensationnels les uns que les autres : « attaque mortelle » déjouée au CRA » (Cnews), « d’attaque et d’évasion au CRA de Vincennes ». (Valeur actuelle), « d’attaque sur le CRA » (Europe 1).
Une personne sur les 12 arrêtées serait « fichée S » ce qui semble servir de fondement à ces toutes ces allégations. Comme d’habitude la presse s’emballe pour construire des profils « d’individus dangereux », « terroristes », « d’ultragauche » pour alimenter la machine judiciaire et légitimer la répression qu’ils vont faire subir aux compagnons.
Ces arrestations et cette tentative médiatique de monter en épingle cette simple et habituelle action de solidarité s’intègre à l’ambiance actuelle qui vise à huiler la machine à expulser et criminaliser les actions de solidarité dans un contexte d’évasion de quelques enfermés du CRA de Vincennes.
Solidarités avec nos camarades arrêtés, et avec TOUS les ENFERMES des CRA, établissements pénitentiaires pour majeurs et mineurs, etc. Force à eux !
[Nancy] Projection-discussion anti-carcérale
Vendredi 3 novembre, à 20h, au Geyser (11 grande rue à Nancy), projection du film Enfermés vivants, docu-fiction sur la prison, puis discussion autour du plan de construction de nouvelles prisons en cours.
Présence d’un infokiosque.
Enfermés vivants, docu-fiction de 90 min, par Félix Gonzales-Debat
Deux anciens prisonniers et un acteur sont invités dans un décor de cellule. Tous les trois vont jouer dans une fiction racontant l’histoire de deux taulards dont le quotidien est chamboulé par la venue de Jean, « l’arrivant ».
Ben (GUERRIER) et Franc ont vécu une incarcération différente mais tout aussi difficile. En plus d’interpréter leurs propres rôles dans la fiction, ils se livreront sur leur expérience d’enfermement tantôt avec spontanéité, tantôt avec recul, en allant d’anecdotes en réflexions théoriques. Jean se nourrira de cette rencontre pour renforcer son personnage fictionnel, mais également pour se forger sa propre opinion sur la prison…
La projection sera suivie d’une présentation puis d’une discussion autour du plan de construction de nouvelles prisons (Plan Prison).
Sous pretexte de lutter contre la surpopulation carcérale, l’Etat a lancé en 2016 un « Plan prison » censé aboutir à la construction de 18 000 nouvelles cellules d’ici 2027 [1].
Ce plan ne sert en vérité qu’à enfermer toujours plus, comme tous les plans similaires qui se succèdent depuis des décennies. Maisons d’arrêt, centres de détention, centres pénitentiaires, quartiers de semi-liberté… L’arsenal pénitentiaire ne cesse de se diversifier pour séparer « les bon.ne.s et les mauvais.e.s détenu.e.s », entre taules ultra-sécurisées et taules promettant de soi-disant meilleures conditons de détention en vue de la « ré-insertion »…
Ainsi les « Structures d’Accompagnement vers la Sortie » (SAS), et les prisons dites « InSERRE » (basées sur l’exploitation par le travail), comme celle prévue à Toul en plus des quatres taules déjà présentes dans la région Toul-Nancy. Qu’elle prétende ou non « ré-insérer », la prison sera toujours l’un des outils de l’oppression des classes dominantes sur les classes dominées.
Notes
[1] Le projet de loi « orientation et programmation de la justice 2023-2027 », définitivement voté le 11 octobre dernier, porte le nombre de places (15 000 annoncées au départ) à 18 000. Il prévoit aussi la généralisation du port de caméras individuelles pour les matons et l’embauche contractuel de « surveillants adjoints »
[Nancy] Collage anti-carcéral et en solidarité avec les inculpé.es du 8/12
Dans la nuit du 28 septembre, à Nancy, des affiches ont été collées contre le projet de nouvelle prison à Toul ; contre la prison en général ; et en solidarité avec les inculpé.es de l’affaire du 8 décembre 2020 qui passent en procès à Paris du 3 au 27 octobre.
Entretien avec le plus ancien assigné à résidence de France
Ni expulsable ni régularisable depuis sa sortie de prison en 2008, Kamel Daoudi est trimballé aux quatre coins de la France suivant les caprices de l’administration française… Dans une décision rendue mi-septembre, la Cour européenne des droits de l’homme refuse de statuer sur sa situation, ce qui a poussé Sandra, la compagne de Kamel, à démarrer une grève de la faim et de la soif. L’occasion pour l’émission anticarcérale La Courte Échelle d’un long entretien téléphonique, diffusé sur radio Galère.
Le 15 mars 2005, Kamel Daoudi est condamné en première instance à neuf années d’emprisonnement, peine réduite en appel à six ans. Il est également déchu de la nationalité française – qu’il avait obtenue par naturalisation – et doit quitter le territoire à la fin de sa peine. Compte tenu de la durée de sa détention préventive, il est libéré le 24 avril 2008, et tout de suite transféré au CRA de Vincennes en attente de l’expulsion. Il rédige alors un recours à la Cour européenne des droits de l’homme, qui interdit son expulsion vers l’Algérie en raison du risque de torture dans ce pays qu’il a quitté à l’âge de cinq ans. Depuis ce moment, ne pouvant être ni expulsé ni régularisé, Kamel Daoudi est assigné à résidence, et a été trimballé successivement dans la Creuse, la Haute-Marne, le Tarn, la Charente-Maritime et aujourd’hui le Cantal, à Aurillac. Il doit pointer deux fois par jour au commissariat et respecter un couvre-feu de 21 heures à 7 heures. Aurillac est son septième lieu d’assignation à résidence. Ces déménagements permanents et ces obligations de pointage l’empêchent d’organiser sereinement sa vie, de trouver un emploi stable et font donc reposer sur sa femme tous les frais du foyer. Une vengeance d’État, qui use les nerfs et tape dans le porte-monnaie. Il décrit ce quotidien dans son livre Je suis libre… dans le périmètre qu’on m’assigne paru aux éditions du Bout de la ville, qui compile certains des textes de son blog.
Le 14 septembre 2023, un autre recours devant la Cour européenne des droits de l’homme visant à mettre un terme à cette situation est rejeté : la cour estime que Kamel n’a pas épuisé les ressources du droit français avant de se tourner vers des instances internationales. Pour protester contre cette décision, Sandra, sa compagne, entame alors une grève de la faim et de la soif qui durera plusieurs jours.
Kamel, dans cet entretien téléphonique avec La Courte Échelle, revient sur les différentes étapes de ses combats administratifs et judiciaires, et nous décrit les difficultés quotidiennes auxquelles il est confronté.
Le podcast de l’émission est à écouter ici.
La Courte Échelle est diffusée en direct sur radio Galère tous les dimanches à partir de 19 h 30. On y parle de prison, de garde à vue, d’hospitalisation sous contrainte, de centre de rétention, bref, de l’enfermement et de ses conséquences sur nous, nos corps et nos proches
Affaire Daoudi : les conséquences ordinaires d’une assignation à résidence sans fin
Quinze ans que Kamel Daoudi est son propre gardien de prison. Assigné à résidence depuis 2008, sa vie est comme en pause. Sa conjointe Sandra et leurs enfants pâtissent de cette situation, mais sont maintenu·es dans son ombre par la justice.
En 2005, Kamel Daoudi a été condamné pour appartenance à une « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ». Après avoir purgé sa peine, il est interdit de territoire français. La Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) empêche cette expulsion, il est donc assigné à résidence à partir de 2008. Cela fait 15 ans que rien n’évolue, faisant de lui le plus vieil assigné à résidence de France.
La situation s’éternise, et sa conjointe Sandra ainsi que leurs enfants, qui en souffrent en premier lieu, n’en voient plus le bout. Iels ont donc introduit une énième requête devant la CEDH en 2018. Leur motif : où est le respect de leurs libertés fondamentales ?
« Je me considère assignée avec lui depuis 15 ans »
L’instance européenne a rejeté leur requête le 14 septembre dernier pour des raisons procédurales dans la mesure où iels n’ont pas épuisé tous les recours internes auprès de la justice française. Après avoir attendu cinq ans pour cette réponse, la pilule est dure à avaler.
Sandra, prise d’un sentiment de révolte, a décidé de commencer une grève de la faim et de la soif lundi 18 septembre dernier. Elle aura réussi à tenir quatre jours. Par cette action, le message est fort : elle en a assez qu’on ne mesure pas la douleur qui entoure cette “situation kafkaïenne” et qui déborde sur leur vie familiale. « Je me considère assignée avec lui depuis 15 ans » explique-t-elle. Sandra doit s’occuper d’un tas de choses, tient sa famille à bout de bras, finance tout, tandis que son mari ne peut pas travailler.
Comme l’explique Nicolas Krameyer, qui a longtemps été responsable du programme Libertés pour Amnesty France, « Le cas de Kamel Daoudi est symptomatique et exemplaire de l’érosion des garanties de l’état de droit et des libertés fondamentales en France ».
[Bure] Solidarité : pièce à verser au dossier du 8/12
A l’approche du procès, depuis Bure, on réaffirme notre solidarité avec les inculpé.es du 8/12. On n’a pas pu ressortir la précédente banderole, mais l’idée est là. Bisous et force à vous.
[Toul] Collage anti-carcéral et en solidarité avec les inculpé.es du 8/12
from manif-est.info
[ENGLISH BELOW]
Cette semaine, dans les villages autour de Toul (Lorraine), on a collé des affiches contre le projet de nouvelle prison à Toul (affiche) ; contre la prison en général (affiche) ; et des affiches (ici et ici) en solidarité avec les inculpé.es de l’affaire du 8 décembre 2020 qui passeront en procès à Paris du 3 au 27 octobre prochain.
Dans son obsession répressive, l’État souhaitait déjà la construction de 15 000 nouvelles cellules d’ici 2027, dont une prison expérimentale à 100 % basée sur le travail à Toul [1] [2]. En juillet, et suite aux émeutes, la création de 3 000 cellules supplémentaires a été votée à l’assemblée nationale, ce qui pourrait faire grimper le nombre de cellules de prison à 78 000 en 2027 (parfois occupées par 2, 3,.. détenu.es…). En parallèle de l’augmentation du nombre de flics et de caméras, construire toujours plus de prisons, pour enfermer toujours plus…
Pour reprendre quelques lignes d’une affiche qu’on a collée, « nous sommes contre la prison parce que nous voulons changer radicalement cette société, pas nous intégrer pacifiquement dans ses métropoles, ses quartiers d’affaires sécurisés, ses places aseptisées et ses supermarchés. Nous sommes contre la prison parce que les règles de cette société sont basées sur le fric et la compétition et que nous voulons un monde basé sur la solidarité et la liberté, un monde dans lequel les accords réciproques sont les fondements du vivre ensemble. »
Dans un prolongement de nos sentiments anti-carcéraux, nous avons aussi voulu exprimer notre solidarité aux inculpé.es de l’affaire du 8 décembre.
Alors que se généralise de plus en plus la prise d’empreinte et de photos en garde-à-vue, la prise d’ADN, la surveillance ciblée et de masse via les moyens de communication numérique, ainsi que le chef d’accusation d’« association de malfaiteurs » ; avec l’affaire du 8 décembre, un cap a été franchi dans la militarisation de la répression. Des personnes ont été emprisonnées pour leur affiliations – supposées – à une idéologie dite « d’ultra-gauche » ou de mouvances internationales. L’absence d’une solidarité d’ampleur a laissé les mains libres à Darmanin pour continuer sur cette voie de l’assimilation des opposant.es politiques à des terroristes. La perfection des outils répressifs sur les un.es, permet toujours la répression des autres. [3]
Les récentes interdictions de se rassembler et les réquisitions concernant les évènements de soutien aux inculpé.es du 8 décembre ne font que renforcer la nécessité et la détermination de notre solidarité [4].
Soutien aux inculpé.es du 8 décembre 2020,
Soutien à toutes les personnes emprisonné.es ou subissant la répression d’État,
A bas l’État et le capitalisme !
Feu aux prisons et aux tribunaux !
[Toul] Anti-prison collage and in solidarity with the 8/12 accused
This week, in the villages around Toul (Lorraine, nord est france), we’ve put up posters against the planned new prison in Toul (poster) ; against prisons in general (poster) ; and posters (here and here) in solidarity with the case in the December 8, 2020 case who will go on trial in Paris from October 3 to 27.
In its repressive obsession, the state already wanted to build 15,000 new cells by 2027, including an experimental 100% work-based prison at Toul [5] [6]. In July, and following the riots, the creation of 3,000 additional cells was voted through the French National Assembly, which could bring the number of prison cells to 78,000 by 2027 (sometimes occupied by 2, 3,… inmates…). At the same time as increasing the number of cops and cameras, building more and more prisons, to lock up more and more people…
To quote a few lines from a poster we stuck up, « we’re against prison because we want to radically change this society, not peacefully integrate into its metropolises, its secure business districts, its sanitized squares and supermarkets. We are against prison because the rules of this society are based on money and competition, and we want a world based on solidarity and freedom, a world in which reciprocal agreements are the foundations of living together. »
As an extension of our anti-prison sentiments, we also wanted to express our solidarity with the accused in the December 8 case.
At a time when fingerprinting and photo-taking in police custody, DNA sampling, targeted and mass surveillance via digital media, and the charge of « association de malfaiteurs » are becoming increasingly widespread, the December 8 affair marks a new stage in the militarization of repression. People were imprisoned for their – alleged – affiliations with so-called « ultra-left » ideologies or international movements. The absence of widespread solidarity has given Darmanin (french minister of the Interior in 2020, NdT) a free hand to continue down the path of equating political opponents with terrorists. Perfecting the tools of repression for one always allows for the repression of others. [7]
The recent gathering bans and summonses concerning events in support of those charged on December 8 only reinforce the necessity and determination of our solidarity [8].
Solidarity with those charged on December 8, 2020,
Solidarity with all those imprisoned or suffering state repression,
Down with the state and capitalism !
Fire the prisons and courts !
P.-S.
[FR] Plus d’infos sur l’affaire du 8/12, la mobilisation internationale en cours et le procès en octobre sur soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org ; soutien812.net & solidaritytodecember8.wordpress.com
[EN] More info on the 8/12 case, the ongoing international mobilization and the trial in October on soutienauxinculpeesdu8decembre.noblogs.org ; soutien812.net & solidaritytodecember8.wordpress.com
Notes
[2] Les travaux de la prison n’ont pas encore commencé, il est encore temps de s’y opposer.
[3] Voir « Pourquoi ça vous concerne aussi ? » dans L’affaire du 8 décembre, c’est quoi ?
[4] https://soutien812.blackblogs.org/2023/09/20/repression-de-la-mobilisation-le-parquet-de-quimper-cotizup-et-la-mairie-de-pantin-convergent/
[6] Work on the prison has not yet begun, there is still time to oppose it.
[7] See « Why does this concern you too ? » in What is the december 8 affair ?
Des nouvelles d’Alfredo Cospito (20 août)
Il Rovescio / dimanche 20 août 2023
Des nouvelles sur la situation d’Alfredo Cospito et appel à la solidarité
Nous avons reçu l’information que Alfredo, dans la prison de Bancali (Sassari), va bien physiquement et a repris du poids, après les six mois de grève de la faim.
Malheureusement, il reçoit très peu de courrier, presque pas, et la prison ne lui communique même pas toujours quand ils retiennent des lettres, des cartes postales ou des télégrammes qui lui sont adressés. Il est donc soumis à un niveau de censure encore plus haut et arbitraire de celui, déjà très dur, du 41-bis.
Nous lançons donc cet appel à ne pas lui faire manquer notre solidarité et nous invitons tout le monde à lui écrire des lettres ou des cartes postales en utilisant des lettres recommandées avec avis de réception, pour augmenter la possibilité qu’on les lui donne, ou bien, si la prison les garde, qu’il en soit informé.
Alfredo Cospito
Casa Circondariale « G. Bacchiddu »
Strada provinciale 56, n.c. 4
Località Bancali
07100 – Sassari (Italie)
Contre toutes les taules !
Cassa Antirepressione Alpi Occidentali
Appel à mobilisation, une semaine de solidarité internationale pour les inculpé.es du 8 décembre
À toutes les organisations, collectifs autonomes, militant·es et syndicats attachés à la Justice Sociale.
Nous sommes des proches, ami·es, familles et soutiens, et nous mobilisons depuis le 8 décembre 2020 pour soutenir les personnes ciblées par l’opération antiterroriste de cette même date.
Cette affaire sera jugée très bientôt, du 3 au 27 Octobre 2023.
Nous vous appelons à vous mobiliser concernant cette « Affaire du 8 Décembre » et plus généralement contre l’extension sans précédent de l’arsenal antiterroriste.
Si l’état arrivait à une condamnation pour terrorisme, demain, nous serons tou·te·s considéré·e·s terroristes
Merci de prendre le temps de lire et de partager cette invitation.
Salutations libertaires
L’affaire du 8 décembre 2020 est une opération antiterroriste commanditée par le Ministère de l’Intérieur contre des militant·es désigné·es par ce dernier comme des « activistes d’ultragauche » et mis·es en examen pour « association de malfaiteurs terroristes ».
La DGSI, accompagnée d’unités de polices militarisées (GAO, RAID), a procédé à l’arrestation de neufs personnes – que nous réunissons sous la bannière « libertaires » – dont les engagements politiques étaient divers et dans des régions différentes: soutien aux familles réfugié·es, projets d’autonomie et de lieux collectifs à la campagne, soutien aux victimes de meurtres d’État, squat d’activités politiques et contre-culturelles, écologie et défense de la cause animale, implication dans des Zones A Défendre, activisme dans la scène punk, féminisme, mouvement Gilets Jaunes, etc. Ce sont des camarades de longue date des luttes sociales.
Nous avons dénoncé dès le début ce montage médiatique et politique qui n’a d’autre but que d’approfondir la militarisation de la répression sur les mouvements contestataires et d’assimiler l’idée de Révolution sociale au terrorisme islamiste.
Les récents évènements ne cessent de prouver la banalisation de l’usage des forces antiterroristes et l’engrenage de violence dans lequel s’enfonce l’État jour après jour. Cela nous rappelle qu’une mesure d’exception finit toujours par s’appliquer massivement et qu’il n’y aura pas de retour en arrière sans que nous n’agissions.
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LIRE: L’affaire du 8 décembre: c’est quoi ?
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C’est pourquoi aujourd’hui nous préparons la mobilisation en vue du procès des inculpé·es du 8/12.
Après plus de deux années d’instruction à charge, le juge a décidé de maintenir les accusations de la DGSI. Les inculpé·es, au nombre de sept, passeront devant la Chambre 16 (antiterrorisme) du tribunal correctionnel de Paris.
Le procès se déroulera du 3 au 27 octobre. Et les inculpé·es du 8/12 risquent aujourd’hui encore plusieurs années de prison et des dizaines de milliers d’euros d’amende.
Dans le contexte judiciaire particulièrement violent envers les révolté·es (de Sainte-Soline aux émeutes des jeunes des quartiers populaires, les juges ont eu la main très lourde) et laxiste envers les criminels en uniforme, ce procès risque fortement d’être instrumentalisé par le pouvoir.
Imaginez: LE PROCÈS DE L’ULTRAGAUCHE! Quelle aubaine.
Sauf que les inculpé·es du 8/12 ne sont pas plus -ultra- que n’importe qui. Iels ont leurs éthiques, leurs modes de vie et leurs idéaux d’émancipation sociale.
Cette étiquette policière d’ »ultragauche » a été construite pour faciliter la répression en poussant le mouvement social à voir l’ennemi en son propre camp. L’ultragauche désignait historiquement la jeunesse qui refusait les dérives autoritaires et racistes de la gauche étatique hégémonique (URSS, Parti Communiste, Mitterand, etc.). C’est aussi cet héritage radicalement démocratique que le pouvoir tente d’enterrer définitivement.
Ne laissons pas l’Etat franchir ce cap! Un procès politique ne sert pas à punir des individus mais un mouvement. Pour que demain nous ne soyons pas tou·te·s des terroristes, nous appelons donc à la solidarité de toutes les composantes de la contestation sociale.
NOUS APPELONS À :
DEUX RASSEMBLEMENTS DEVANT LE TRIBUNAL DE PARIS : le jour de l’ouverture (3/10) et celui du verdict (27/10)
UNE SEMAINE DE SOLIDARITÉ INTERNATIONALE : On appelle tous camarades et même toute personne ayant un sens de la Justice, à se mobiliser du 16 au 23 Septembre 2023, en se rassemblant devant les ambassades françaises, consulats ou institutions, ou en trouvant n’importe quel moyen de faire entendre votre objection à cette injustice flagrante et inhumaine.
L’ORGANISATION D’ÉVÈNEMENTS DE SOUTIEN : jusqu’à la fin du procès
LA MÉDIATISATION DE L’AFFAIRE DU 8/12 : la diffusion de nos communiqués dans vos réseaux sociaux, vos journaux et médias
LE SOUTIEN FINANCIER : les quatre semaines de procès coûteront plusieurs milliers d’euros à chaque camarade. Ici un cagnotte en ligne.
LA DIFFUSION DE CET APPEL À VOS ORGANISATIONS CAMARADES
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COMMENT AIDER ? PLUS D’INFOS ICI