Soirée anti-carcérale à la Gare le 5 décembre 2022

Note de l’ABC : On relaie pour archives, car la date est malheureusement passée.. On essayera de faire mieux la prochaine fois! –

bureburebure.info

Lundi 5 décembre, à 20h, à l’Ancienne Gare de Luméville, projection du film Enfermés vivants, docu-fiction sur la prison, puis discussion autour du plan de construction de nouvelles prisons en cours.

 

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Enfermés vivants, docu-fiction de 90 min, par Félix Gonzales-Debat

 

https://vimeo.com/71728028

Deux anciens prisonniers et un acteur sont invités dans un décor de cellule. Tous les trois vont jouer dans une fiction racontant l’histoire de deux taulards dont le quotidien est chamboulé par la venue de Jean, « l’arrivant ».

Ben (GUERRIER) et Franc ont vécu une incarcération différente mais tout aussi difficile. En plus d’interpréter leurs propres rôles dans la fiction, ils se livreront sur leur expérience d’enfermement tantôt avec spontanéité, tantôt avec recul, en allant d’anecdotes en réflexions théoriques. Jean se nourrira de cette rencontre pour renforcer son personnage fictionnel, mais également pour se forger sa propre opinion sur la prison…

 

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La projection sera suivie d’une présentation puis d’une discussion autour du plan de construction de nouvelles prisons (Plan Prison).

Sous prétexte de lutter contre la surpopulation carcérale, mais surtout dans l’objectif d’enfermer plus, l’État prévoit la construction de nouvelles prisons sur tout le territoire français, d’ici 2027. Ce nouveau « Plan Prison », aussi appelé « plan 15 000 places » qui a débuté en 2016, consiste à construire plus d’une trentaine de nouvelles taules en plus des 187 existantes (et à en agrandir certaines) : centres de détention, centres pénitentiaires, quartiers de semi-liberté, tout en expérimentant de nouvelles formes de contrôles et de réinsertion, comme les Structures d’Accompagnement vers la Sortie (SAS – par exemple à Noisy-le-Grand) et les prisons expérimentales de type InSERRE basées sur le travail et la formation (exemple de Toul).

Parce qu’on veut lutter contre la construction des prisons, et pour la destruction de tous les lieux d’enfermement, que ce soit les centres de rétention administrative pour migrant.es, les hôpitaux psychiatriques, les centres éducatifs fermés et établissements pénitentiaires pour mineurs, les commissariats, les zoos ou encore les delphinarium. Tous ces lieux sont l’incarnation de ce que cette société représente en terme de domination, d’exploitation et de répression : une société basée sur des rapports sociaux et économiques où l’on doit suivre les règles d’un jeu que l’on a pas décidées, et où toute tentative de se débrouiller autrement ou de renverser la table du jeu peut se transformer en passage dans un lieu d’enfermement.

Une prison qui ne se fait pas, ce sont autant de cellules qu’on n’aura pas à détruire.

 

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« Le vélo et le feu », brochure sur des incendies de véhicules de grandes entreprises et du corps diplomatique et sur l’arrestation d’un compagnon anarchiste

reçu par mail

Brochure à télécharger : Le velo et le feu (page par page) ; Le velo et le feu (format cahier)

Le 11 juin 2022 Ivan se faisait arrêter au petit matin par la SDAT, accusé de six incendies de véhicules. Ces incendies ont tous été revendiqués en ligne, la plupart menés en solidarité avec d’autres anarchistes dans le monde. Ce cas de répression étatique, comme beaucoup d’autres, nécessite une réponse, mais nécessite aussi qu’on y réfléchisse. Ce qui nous intéresse c’est les circonstances de son arrestation : une mise sous surveillance étroite pendant des mois, et une mise en cause fondée principalement sur une vidéo prise par l’interphone d’une clinique. Une pression, sous forme d’interrogatoires, exercée sur ses proches; et sur lui- même, avec le blocage de son courrier des mois durant. L’attitude du compagnon face à la répression nous semble aussi intéressante : il ne collabore pas avec la justice, mais affirme être anarchiste et partager tout acte allant contre l’État et le capital.


Il nous semble qu’il y a des leçons à tirer de cette affaire. Que l’État ne lésine pas sur les moyens de surveillance, mais que ces moyens là ne sont pas d’une efficacité parfaite, comme on peut le voir dans les descriptions de filatures du dossier. Qu’en plus de ça, contrairement à ce qu’on a tendance à penser, accéder aux données de téléphones ou d’ordinateurs n’est pas aussi simple pour les flics lorsqu’on prend le soin de mettre des mots de passe et/ou de crypter ces machines (ce qui n’empêche qu’il faut en avoir une utilisation raisonnable, dans le sens où l’incapacité technique pour craquer ces codes ne sera peut-être pas toujours d’actualité). Et que l’histoire de la vidéo de l’interphone, peu importe qui est la personne présente dessus, nous semble aussi particulièrement importante, car nous sommes nombreux à ne pas avoir été au courant avant cette affaire que ces interphones filment en permanence, et doivent donc être considérés comme n’importe quelle caméra de surveillance, publique ou privée, y compris les téléphones que de bons citoyens dégainent pour filmer, à la moindre petite altérité dans leurs vies monotones.


Au-delà de cela, la solidarité d’Ivan avec Alfredo Cospito, compagnon anarchiste en grève de la faim en Italie contre sa mise à l’isolement, nous semble aussi être un acte éloquent de solidarité entre anarchistes.

Nous publions ici tout d’abord les lettres d’Ivan et les nouvelles à propos de son affaire et de sa détention. Ensuite, il y aura une lettre du compagnon anarchiste Damien, qui se trouvait en juin à la taule de Draguignan et qui a été « interrogé » sur cette affaire. Suivent les revendications des incendies dont Ivan est accusé et celles des actions qui ont été faites en solidarité avec lui. Vous trouverez aussi le résumé d’un premier survol du dossier d’enquête. Pour finir, nous publions comme contribution au débat un ancien texte sur ce que devrait être la solidarité révolutionnaire.

Sur le contenu de la brochure, vous ne trouverez pas ici des longues listes d’incendies de voitures, dont on ne connaît pas les mobiles. Des mobiles qui pourraient être aussi bien réformistes, confus ou, pourquoi pas carrément autoritaires. Nous pensons qu’il y a une différence substantielle, qualitative, entre le simple « désordre » et la violence émancipatrice, révolutionnaire. Par conséquent, nous ne voulons pas faire de la récupération politique d’actions faites pour des raisons dont nous ignorons si elles sont compatibles avec les nôtres : la lutte contre toute autorité. Nous ne voulons pas non plus noyer le poisson de la lutte antiautoritaire dans le marécage d’une « conflictualité sociale », prétendument diffuse, qui n’en est pas toujours une, mais qui est parfois construite à posteriori par un travail d’interprétation clairement orienté.


La solidarité c’est l’attaque !


Des anarchistes,
début décembre 2022
leveloetlefeu@riseup.net

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Ivan a mis fin à sa grève de la faim

Ivan, incarcéré à la prison de Villepinte, nous fait savoir qu’il a mis fin à sa grève de la faim. Aujourd’hui, 1er décembre, il a recommencé à s’alimenter, après 35 jours de grève en solidarité avec la lutte d’Alfredo Cospito. Il va bien et il envoie une forte accolade solidaire à Alfredo, Juan, Anna et Toby, ainsi qu’à tout le monde dehors.

Jeudi 24 novembre, lors de son audition devant la Juge d’instruction, Ivan a fait une courte déclaration et ensuite il a dit qu’il n’avait rien à déclarer en réponse aux questions de la juge. Sa déclaration, à ce qu’on en sait, à été plus ou moins celle-ci : « Je suis anarchiste. Je partage tout acte qui va contre l’État et le capital et vers l’émancipation sociale et individuelle, y compris les actes de dégradation dont je suis accusé dans la présente procédure. Je suis actuellement en grève e la faim en solidarité avec Alfredo Cospito, compagnon emprisonné en Italie, en isolement, dans le régime appelé 41 bis ». Il s’est ensuite plaint des blocages répétés de son courrier, qui l’isolent encore plus. Entretemps, il a reçu du courrier.

Le Juge d’instruction a utilisé sa déclaration, avec d’autre choses, pour justifier son avis défavorable à la DML, disant que le compagnon « ne remet pas en question ses actes et son idéologie ».

Pour contribuer au soutien financière de notre compagnon (mandats et dépenses légales) vous pouvez envoyer de l’argent à :

Associazione culturale Rebeldies, Cuneo (Italie)

motif du virement : « pour Ivan »

comte n. 78106085

IBAN : IT51 Q076 0110 2000 0007 8106 085

BIC/SWIFT: BPPIITRRXXX

 

La solidarité c’est l’attaque !

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(23 nov.) Une lettre d’Ivan, anarchiste incarcéré à Villepinte

Bonjour tout le monde.
J’écris ces quelques lignes pour donner des nouvelles.

Je continue la grève de la faim que j’ai commencé le 27 octobre en solidarité avec la lutte d’Alfredo Cospito pour sortir du 41 bis. Je vais bien. Je me sens fatigué et parfois j’ai la tête qui tourne, mais ma détermination demeure intacte.
C’est la première fois depuis juin, quand j’ai été enfermé ici, que j’ai l’impression de faire quelque chose qui vaille la peine, au lieu de simplement survivre et regarder le temps passer.
Il y a deux semaines, le chef de la détention a menacé de me transférer en isolement si je continue (« pour mon bien, pour un meilleur suivi en cas d’un problème de santé soudain »), mais pour l’instant il n’a pas mis en œuvre son chantage.

Mon courrier est bloqué à nouveau. On m’a donné des lettres le 24 octobre, puis plus rien. Également, les lettres que j’ai écrit à mes proches à partir de la mi-octobre ne sont pas encore arrivées.

Jeudi 24 novembre à 13h30, je passerai devant la nouvelle juge d’instruction (Anne Grandjean), au tribunal de Bobigny, pour audition.

J’ai enfin pu commencer à lire le dossier de l’enquête. Dès le début, une petite surprise : la SDAT explique qu’ils ont commencé à filer l’autre compagnon (rapidement mis hors cause) et moi à partir de janvier dernier. Cela à cause d’« informations confidentielles » (une juge écrit « renseignements anonymes ») qui leur disaient qu’on serait les auteurs d’attaques incendiaires de véhicules diplomatiques ou de grandes entreprises, revendiquées par des anarchistes.

Toute ma solidarité à Alfredo, Anna et Juan, en grève de la faim.
Une pensée pour les prisonniers et les prisonniers révolutionnaires à travers le monde.
Liberté pour tous et toutes !

Ivan

Pour lui écrire :
Ivan Alocco
écrou n. : 46355
M. A. de Villepinte
40, avenue Vauban
93420 – Villepinte
France

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Francisco Solar : L’urgence exige fermenté. Sortons Alfredo Cospito de l’isolement

La Nemesi / dimanche 23 octobre 2022

https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/10/23/francisco-solar-la-urgencia-requiere-contundencia-saquemos-a-alfredo-cospito-del-aislamiento/

La grève de la faim comme instrument de lutte est le dernier recours à disposition d’un.e prisonnier.e pour combattre l’asphyxie de la vie en prison. C’est une mesure extrême où l’on place son corps en tant que dernière tranchée du combat. L’urgence détermine la décision de mener une lutte avec des telles caractéristiques. Une urgence qui, sans aucun doute, caractérise la situation du compagnon Alfredo Cospito, que le Pouvoir veut faire taire par un isolement absurde.

Ils perçoivent ses actions comme des coups importants qui, s’ils étaient reproduits et multipliés, pourraient mettre en difficulté l’ordre imposé.

Ils ont vu dans ses écrits et ses propositions des contributions importantes aux idées et aux pratiques subversives, qui constituent un danger pour chaque expression d’autorité.

Et ils ne s’y trompent pas.

Pour ces raisons, ils ont décidé d’appliquer à Alfredo le 41 bis. Face à cette attaque, il ne nous reste plus que répondre avec force, avec détermination, en sachant que celle-ci est une lutte pour Alfredo et pour nous tou.tes, qui nous positionnons contre le Pouvoir. Comprenons l’importance de mener cette bataille, percevons-la comme une opportunité pour renforcer les liens et les complicités, dans un internationalisme d’action.

Ceci n’est pas le moment de la réflexion, ni du débat. C’est le moment de la guerre, de l’irruption violente, de donner vie et de renforcer cette solidarité révolutionnaire qui constitue une partie de notre arsenal pratique, que nous savons utiliser.

Nourrissons-nous de nos expériences passées pour en tirer le meilleur et brisons cette normalité citoyenniste par des coups énergiques, qui démontrent la dangerosité de la solidarité anarchiste.

Laissons de côté les discours victimisants et attaquons le Pouvoir où qu’il se trouve, parce que c’est la seule manière que nous avons pour sortir Alfredo de l’isolement et d’en finir avec le 41 bis. Et plus ces attaques seront énergiques, plus leur impact sera important et du coup leur capacité d’incidence et de percée augmenteront, ce qui certainement renforcera les expressions de solidarité anarchiste.

Sortons Alfredo Cospito de l’isolement !
Finissons-en avec le 41 bis !
Vive l’Anarchie !

Francisco Solar
Prison La Gonzalina – Rancagua [Chili]
Octobre 2022

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Le gouvernement veut dissoudre l’association libertaire « le bloc lorrain » – manif à Nancy

  • Date: 5 novembre 2022 à 9h00 – 10h00

Article paru initialement sur « Contre-attaque » (média nantais).

La manifestation aura lieu à le 5 novembre à 13h – place maginot.

 

– Une association qui pratique l’entraide et participe aux luttes anticapitalistes dans l’Est de la France –

Connaissez-vous le Bloc Lorrain ? L’association libertaire est très active en Lorraine et organise à la fois des actions de solidarité, des distributions de nourriture et des manifestations de rue. Elle anime aussi son propre média sur les réseaux sociaux. Le Bloc Lorrain est dans le collimateur des autorités depuis un certain temps.

Aujourd’hui, le gouvernement passe à la vitesse supérieure : il y a quelques jours, une procédure de dissolution leur a été adressée par courrier. Explications avec le porte parole de l’association.

Avril 2022, une « Marche pour le Futur » réunit des centaines de personnes à Nancy, pour répondre à l’urgence écologique. À l’initiative : le Bloc Lorrain. Le 4 septembre, des centaines de panneaux publicitaires qui restent allumés toute la nuit sont éteints, à Metz, Nancy et Commercy. Derrière cette action écolo : le Bloc Lorrain. Fin septembre, des banderoles sont déployées dans la centrale à charbon de Saint-Avold en Moselle. Les manifestants se sont introduits sur ce site pour protester contre la réouverture de cette centrale très polluante et pour appeler à la sortie du capitalisme. Le Bloc Lorrain revendique le coup d’éclat. Le collectif a été très actif durant les Gilets Jaunes, ou contre le Pass Sanitaire.

La structure est une association loi 1901 qui « regroupe environ 200 adhérents et adhérentes de tous les âges » nous explique son porte parole. Le collectif se revendique libertaire, altermondialiste, écologiste, et promeut des idées anarchistes. À la base, c’est « un groupe de potes, certains militent depuis 20 ans ». Après les Gilets Jaunes et le mouvement des retraites, la bande décide de passer aux choses sérieuses. « On s’est constitué en association en mars 2021, pour mener à bien certaines actions autour de la justice sociale. »

Et le Bloc Lorrain ne ménage pas ses efforts. Des maraudes sont organisées « toutes les semaines, à Nancy, Metz, dans toute la Lorraine ». Désormais, il « y a des militants partout dans la région » et même « des sympathisants ailleurs ». En deux ans, le Bloc Lorrain a distribué plus de 20.000 repas.

Le collectif réalise aussi des distributions de nourriture aux étudiants chaque semestre et vient en aide à des familles de réfugiés. « On fait aussi des actions environnementales » nous explique le porte-parole. Par exemple, le groupe sort ramasser des tonnes de déchets jetés dans la nature. Des initiatives salutaires, en faveur du bien commun.

C’est un véritable « système alternatif de luttes » qui se met en place. Le Bloc Lorrain pratique l’entraide concrète et lutte dans la rue. « On manifeste aussi, évidemment, on tient les banderoles », ou encore « on milite aussi sur Bure, contre l’enfouissement des déchets nucléaires ». Le Bloc Lorrain s’est aussi déplacé à Paris lors de grosses manifestations ou à Nantes lors de fêtes de la musique en hommage au jeune Steve.

Pour ses actions solidaires et bénévoles, le Bloc Lorrain n’a jamais été félicité, au contraire, il subit une forte répression : « beaucoup d’interpellations mais jamais pour des faits de violences ou de dégradations ». « Moi même j’ai souvent été jugé, pour des délits de presse, ce qu’on écrit, quand on dénonce des violences policières, quand on parle de milice pour dénoncer les policiers par exemple » raconte le porte-parole.

Autre exemple après une manifestation déclarée à Nancy : « 40 personnes ont été convoquées parce qu’on aurait fait une entrave à la circulation ». Il y a beaucoup d’autres « situations complètement absurdes », par exemple une pluie de verbalisations contre des militants pendant le confinement, des « gardes-à-vue sans motif ni procès derrière »…

Ces derniers mois « on était suivis par des gens chelous, même pendant les maraudes. On ne sait pas si c’est les services de renseignement, la préfecture de police, une cellule sur l’ultra-gauche. Des mecs cachés pour nous prendre en photo. On a tout documenté sur notre page facebook, en les tournant en dérision. »

Cela n’a visiblement pas fait rire le Ministère de l’Intérieur, qui est entré dans une frénésie de dissolution depuis deux ans. Dans un courrier daté du 21 octobre 2022 que nous avons pu consulter, le Bloc Lorrain est accusé de provoquer « à des manifestations armées ou à des agissements contre des personnes et des biens ». Rien que ça.

Comme lorsque le gouvernement a tenté de dissoudre Nantes Révoltée, le Groupe Antifasciste Lyon et Environ ou des associations de défense de la Palestine, il ne s’agit que d’accusations floues, basées sur des intentions supposées. Par exemple le gouvernement accuse la structure de « valoriser les débordements » sur sa page Facebook, ou encore la diffusion d’une vidéo montrant « des déplacements de réfugiés et des événements cataclysmiques » pour dénoncer le capitalisme. Dire la vérité est désormais interdit en France.

Chaque publication ou commentaire sur Facebook semble scrutée, épluchée, pour en déduire que le collectif « incite » à la « commission d’actes violents ». Le procès d’intention ne fait aucun doute : « Vous ne désavouez à aucun moment les paroles ou les actes de vos militants, vous les encouragez comme le montre votre dénonciation des violences policières ». Encore une fois, dénoncer un fait réel et documenté, à savoir la répression, devient un délit. Les procédures de dissolution sont d’abord des procédures contre la liberté d’expression.

D’ailleurs, le courrier reproche le « dénigrement » des forces de l’ordre et l’emploi de l’acronyme « ACAB ». Comme pour les autres procédures de dissolution, la police semble être devenue un corps intouchable, qu’il est interdit de mettre en cause, sous peine d’être dissout.

Encore plus absurde, « la création de Street Medics au sein du Bloc Lorrain vient clairement démonter une véritable préparation à l’affrontement » peut-on lire. Soigner les blessés en manifestation serait donc passible de dissolution alors qu’il s’agit, en principe, d’une obligation pour les autorités !

Durant quatre pages, tout est aussi lunaire, jusqu’à la signature de Pascale Léglise, la « directrice des libertés publiques et affaires juridiques » du Ministère de l’Intérieur. On croit rêver. Le clan de Darmanin semble bien décidé à détruire tous les contre-pouvoirs locaux. Hier, c’était Nantes Révoltée, petit média indépendant de l’Ouest qui était visé par cette procédure. Aujourd’hui c’est une association d’entraide bénévole en Lorraine. Et demain ? Jusqu’où ira le délire répressif ?

Le Bloc Lorrain n’a pas l’intention de baisser les bras : « on a un collectif d’avocats pour nous défendre au Conseil d’État ». Et une manifestation est déjà prévue le 5 novembre à Nancy.

Enfin, une cagnotte en ligne a été lancée pour faire face aux frais de justice, « on n’a pas de finances, l’argent qu’on collecte on l’investit pour nos maraudes ou pour aider des réfugiés » explique le porte-parole. Ses membres ont donc besoin de soutien, vous pouvez les aider ici : https://www.helloasso.com/associations/le-bloc-lorrain/

La page facebook du collectif : https://www.facebook.com/people/Le-Bloc-Lorrain/100068676733019/

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Ne permettons pas l’assassinat d’Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis le 20 octobre. Appel pour une mobilisation internationale

La Nemesi / mardi 25 octobre 2022

Le 20 octobre, lors d’une audience au tribunal d’application des peines de Sassari, l’anarchiste Alfredo Cospito a essayé de lire une longue déclaration par laquelle il annonce avoir commencé une grève de la faim contre le régime de détention 41 bis, auquel il est soumis, et contre la peine de perpétuité incompressible. Une bataille qu’Alfredo n’a pas l’intention d’interrompre avant son décès. Le compagnon, qui est en régime 41 bis depuis le 5 mai dernier, suite à un décret signé par la ministre de la Justice de l’époque, Marta Cartabia, est actuellement détenu dans la prison de Bancali, en Sardaigne.

Alfredo Cospito est un anarchiste, depuis toujours en première ligne dans les luttes, jamais disposé à faire des compromis ou à se rendre. C’est un compagnon qui a lutté à la fin des années 80, quand il a été emprisonné parce qu’insoumis (ayant refusé d’effectuer son service militaire obligatoire) et qui, après son arrestation en 2012, a revendiqué au procès avoir blessé le manager d’Ansaldo Nucleare Roberto Adinolfi, une action réalisées par la Cellule Olga / Federazione Anarchica Informale – Fronte Rivoluzionario Internazionale, le 7 mai de la même année, à Genes.

Alfredo s’est toujours engagé dans la défense des compagnons frappés par la répression, partout dans le monde. Objectivement, sa lutte touche tous les détenus, parmi lesquels nous rappelons en particulier les trois militants des Brigades Rouges pour la construction du Parti Communiste Combattant enfermés depuis plus de 17 ans en régime 41 bis (Nadia Lioce, Roberto Morandi, Marco Mezzasalma). En 2009, la camarade Diana Blefari, membre de la même organisation, s’est ôtée la vie après son séjour dans ce dur régime de détention.

Alfredo se trouve en prison depuis dix ans sans interruption, des années passées dans des sections de Haute sécurité, jusqu’à son transfert en 41 bis. En 2016, il a été impliqué dans l’opération Scripta Manent, accusé d’association subversive avec finalité de terrorisme et de nombreux attaques explosives. Suite à la sentence de Cassation de juillet de cette année, la condamnation d’Alfredo et d’Anna Beniamino a été reformulée en « massacre politique », crime pour lequel la seule peine est la perpétuité. L’État italien, qui a toujours protégé les massacreurs fascistes, veut maintenant condamner deux anarchistes pour massacre, suite à une attaque qui n’a fait ni victimes ni blessés.

Depuis des années, Alfredo apporte sa contribution, avec des articles, des projets éditoriaux et des propositions, au débat anarchiste international. Pour cette raison, il a été soumis à plusieurs reprises à la censure du courrier et à l’interdiction de communiquer avec l’extérieur et il à été condamné pour la publication du bulletin anarchiste révolutionnaire KNO3 et de la dernière édition de Croce Nera Anarchica ; à l’heure actuelle il est inculpé pour la publication du journal anarchiste Vetriolo. Après ces affaires judiciaires, Alfredo a été soumis en mai dernier au régime de détention 41 bis et ensuite il a été transféré de la prison de Terni à celle de Bancali, près de Sassari. De cette manière on lui empêche tout contact avec l’extérieur.

Le 41 bis sert à isoler complètement le détenu de l’extérieur. Cette mesure est appliquée pour une durée de quatre ans, mais de facto la seule maniere pour en sortir est de se repentir et collaborer avec les forces de la répression. En d’autres termes, le 41 bis est de la torture, car il est conçu pour provoquer de la souffrance, dans le but de soutirer des confessions ou des informations.

Ce régime de détention consiste en une heure de parloir par mois, avec une vitre de séparation, sous surveillance électronique et avec des enregistrements audios et vidéos. Seulement dans le cas où les membres de la famille n’ont pas la possibilité de venir aux parloirs, comme alternative il y a la possibilité d’un appel téléphonique par mois, de 10 minutes, mais pour ce faire le proche du détenu doit aller dans une caserne des carabiniers ou dans une autre prison. De plus, il y a une seule heure d’air et une seule heure de socialité au sein de la section, en groupes de deux à quatre détenus : la composition des groupes est décidée directement dans les salles des bureaucrates, à Rome, et elle est valable pendant quelques mois.

Le 41 bis est un régime de détention destiné à annihiler, il a été conçu pour provoquer des dégâts physiques et mentaux, par la technique de la privation sensorielle ; il s’agit d’une condamnation à une mort politique et sociale, qui vise à couper tout contact avec l’extérieur. Le traitement infligé à Alfredo nous rappelle ce que Benito Mussolini aurait dit à propos de Gramsci : il faut empêcher à ce cerveau de fonctionner pendant vingt ans.

Un exemple du trou noir où l’on tombe quand on entre dans le régime 41 bis est justement ce qui s’est passé le 20 octobre, lors de l’audience du tribunal d’application des peines de Sassari. Lors de cette audience à été empêché aux solidaires d’accéder à la salle, le compagnon était en visioconférence de la prison, comme cela est prévu par le 41 bis, et quand il a essayé de lire sa déclaration on a enlevé le son, en appuyant sur un bouton. Les juges ont imposé que sa déclaration soit classifiée, si les avocats la diffusent ils risquent une lourde condamnation.

L’affaire qui touche notre compagnon Alfredo s’accompagne à un climat répressif toujours plus sombre, dans ce pays. En dehors du mouvement anarchiste, nous assistons à une répression toujours plus oppressante aussi contre les ouvriers, les étudiants, les mouvements sociaux. Nous citons le cas le plus flagrant : cette été le parquet de Piacenza a ouvert une enquête contre des syndicalistes, accusés d’« extorsion » parce qu’ils demandaient à leur patron, par une lutte « radicale » (des piquets et des blocages routiers), des augmentations de salaire.

Nous voulons qu’à l’étranger aussi on comprenne que la pente répressive que l’État italien est en train de prendre touche directement tout le monde, parce qu’un précédent de cette taille au cœur même de l’Europe pourrait porter à d’autres sursaut répressifs, ailleurs aussi. Tout cela arrive pendant que la crise sociale et la crise militaire internationale s’empirent de jour en jour. Nous savons que cela est la situation idéale pour les gouvernements qui veulent mettre en œuvre des virages autoritaires. Nous n’avons que quelques semaines pour sauver la vie d’Alfredo Cospito, pour éviter son assassinat, mais surtout pour donner un signe de contre-attaque face à ce qui est en train de se passer. Nous considérons que l’État est responsable de la vie et de la santé de notre compagnon. Mobilisons-nous partout dans le monde, faisons pression sur l’État italien pour qu’Alfredo puisse sortir du 41 bis.

compagnons et compagnonnes

25 octobre 2022

PDF : Ne permettons pas l’assassinat d’Alfredo Cospito en grève de la faim depuis le 20 octobre, Appel pour une mobilisation internationale

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Ivan en grève de la faim, en solidarité à Alfredo (27/10/22)

Depuis quelques jours, en Italie, le compagnon anarchiste Alfredo Cospito mène une grève de la faim contre son placement en régime 41 bis, la « prison spéciale ».

Encore une fois, Alfredo est en train de lutter aussi pour nous tous et toutes. Pour qu’on ne se résigne pas à la répression grandissante comme à une fatalité.

Même si ma situation est loin d’être comparable à la sienne, je suis à ses côtés. Étant enfermé, mes marges de manœuvre sont limitées. Jeudi 27 octobre, je commence donc une grève de la faim en solidarité avec sa lutte.

Je suis conscient que le mien n’est autre qu’un geste symbolique et je ne sais pas combien de temps j’arriverai à tenir. Mais j’espère que ce petit geste pourra l’aider à garder sa détermination. Que notre détermination à tous et toutes puisse se transformer en action.

A tête haute !

Vive l’anarchie !

Ivan

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Juan en grève de la faim, en solidarité à Alfredo (25/10/22)

Publié sur il Rovescio : https://ilrovescio.info/2022/10/20/per-alfredo-e-per-gli-altri-raccolta-di-contributi-contro-il-carcere-il-41-bis-la-repressione-in-continuo-aggiornamento/

Juan entre aussi en grève de la faim, en solidarité à Alfredo

25 octobre 2022 : Nous apprenons de la prison de Terni (Italie) que le compagnon anarchiste Juan Sorroche a commencé depuis minuit d’aujourd’hui une grève de la faim en solidarité à Alfredo Cospito.

Des nouvelles suivront.

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[Brochure] Bruit et saccage : Textes et communiqués d’actions contre les constructions de prisons

Sous prétexte de lutter contre la surpopulation carcérale, mais surtout dans l’objectif d’enfermer plus, l’État prévoit la construction de nouvelles prisons sur tout le territoire français, d’ici 2027. Ce nouveau « Plan Prison », aussi appelé « plan 15 000 places » qui a débuté en 2016, consiste à construire plus d’une trentaine de nouvelles taules en plus des 187 existantes (et à en agrandir certaines) : centres de détention, centres pénitentiaires, quartiers de semi-liberté, tout en expérimentant de nouvelles formes de contrôles et de réinsertion, comme les Structures d’Accompagnement vers la Sortie (SAS – par exemple à Noisy-le-Grand) et les prisons expérimentales de type InSERRE basées sur le travail et la formation (exemple de Toul).

Cette brochure contient des informations générales sur le Plan Prison (emplacements et dates de chantiers, entreprises et individus collabo…) ; des informations détaillées pour quelques villes (Noisy-le-Grand, Loos, Muret, Tremblay-en-France, Entraigues-sur-la-Sorgue, Toul), ainsi que des communiqués d’actions anti-carcérales qui réchauffent le cœur et nourrissent l’imaginaire.

Parce qu’on veut lutter contre la construction des prisons, et pour la destruction de tous les lieux d’enfermement, que ce soit les centres de rétention administrative pour migrant.es, les hôpitaux psychiatriques, les centres éducatifs fermés et établissements pénitentiaires pour mineurs, les commissariats, les zoos ou encore les delphinarium. Tous ces lieux sont l’incarnation de ce que cette société représente en terme de domination, d’exploitation et de répression : une société basée sur des rapports sociaux et économiques où l’on doit suivre les règles d’un jeu que l’on a pas décidées, et où toute tentative de se débrouiller autrement ou de renverser la table du jeu peut se transformer en passage dans un lieu d’enfermement.

Une prison qui ne se fait pas, ce sont autant de cellules qu’on n’aura pas à détruire.


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